lundi 29 juillet 2013

Critique : Fais ta valise on s'casse ! ~ Marie Burigat


 Quand deux grand-mères s'en vont en vacances au soleil, ça promet de faire des étincelles ! Compte-rendu d'une semaine de thalasso pour les sœurs Claudine et Mireille !



Résumé :

Mireille et Claudine sont sœurs mais tout semble les opposer. Mireille est devenue l'archétype même de la « mamie gâteau » auprès de ses petits-enfants, une mère doublée d'une épouse plus que dévouée. Claudine quant à elle approche la cinquantaine et fait tout son possible pour ne pas « devenir vieille » au risque de passer à côté de sa vie de famille. Pourtant, elles ont décidé, comme ça, de partir ensemble à Marrakech, en vacances, loin de leurs soucis quotidiens. Une libération pour ces deux femmes qui vont apprendre à se redécouvrir au contact l'une de l'autre, le temps de quelques confidences…


Fiche Technique :



Titre : Fais ta valise on s'casse !
Auteur : Marie Burigat

Genre : Comédie
Public : Tout public voire public féminin

Éditeur : éditions Atria
Date de Parution : 10/2012
Nombre de pages : 298
Format : 15 x 20,5 cm
Prix : 17 €
ISBN : 978-2-918078-30-2




Mon Analyse :

Un rayon de soleil…
Lire Marie Burigat c'est avant tout se poser pour une lecture rafraîchissante, abandonner l'espace d'un instant ses soucis quotidiens. La vaisselle est faite, le balai peut attendre, il est temps de se plonger dans un roman bien agréable. Les chapitres sont courts si bien qu'en lire quelques uns au cours d'une petite pause dans la journée n'est en rien un véritable exploit. L'exploit serait surtout de savoir s'arrêter avant la fin de l'histoire ! L'auteur écrit d'ailleurs de manière simple, sans fioriture inutile, elle sait aller droit au but. Un langage qui parle bien aux femmes de chez nous ! Et la magie opère immédiatement. Fais ta valise on s'casse ! nous plonge dans le quotidien de deux « drôles de vieilles dames » bien distinctes qu'on se plaît à apprécier immédiatement. Il faut dire que l'écrivain nous plonge automatiquement dans leurs pensées, leurs frustrations et leurs peines, leurs rêves aussi, à un tel point que le lecteur ne peut s'empêcher d'espérer lui aussi à de belles vacances pour Claudine et Mireille, mais aussi pour lui. Enfin, l'histoire nous dépeint un cadre paradisiaque dans un hôtel marocain : le Marrakech Paradise qu'on se plaît aisément à imaginer. On rêvait de soleil ? Marie Burigat nous l'amène sur un plateau bien garni !


Une parodie réussie de romance à l'eau de rose.
Il ne faut pas oublier que nos héroïnes restent des dames d'un certain âge dont certaines passions ne sont pas méconnues de nos propres grand-mères. Je m'intéresse ici surtout à la lecture de roman à l'eau de rose. Mireille les dévore sous sa couette et en partant pour Marrakech se retrouve propulsée dans l'une de ces romances au fur et à mesure qu'avancent ses vacances. Méprisée par son propre mari Gilbert, celle-ci croit découvrir en la personne du Capitaine un semblant d'amour vrai. Ce sentiment fort, naissant peu à peu dans son cœur, ne la rend que plus attachante. Mais Marie Burigat ose surtout mettre les pieds dans le plat : comment à soixante ans passés peut-on encore s'imaginer plaire à un homme autre que son mari ? C'est pourtant en quelque sorte ce que bon nombre de grand-mères font dans leur imagination nourrie par la lecture de livre de la collection Arlequin ! Sauf que cette fois-ci Mireille vit cette situation de manière réelle. Cette romance est douce mais ne tombe en rien dans le cliché et devient même une véritable parodie du roman à l'eau de rose ; les situations burlesques n'étant jamais bien loin !


Exister en tant que femme.
Fais ta valise on s'casse ! c'est aussi et surtout une belle apologie de la femme. Mireille et Claudine redécouvrent au sein de ces vacances toutes les facettes de leur féminité et apprennent au contact l'une de l'autre leurs failles et leurs atouts. Mireille deviendra-t-elle pour autant coquette et embrassera-t-elle sa vie de femme à pleine bouche ? Claudine acceptera-t-elle enfin son rôle d'épouse, de mère et de grand-mère ? Aucune d'entre elles n'est vraiment heureuse et pourtant ces héroïnes sont aussi des sœurs avant tout et s'entraident malgré toutes leurs différences. À travers ces vacances au soleil, l'auteur avance un véritable traité de savoir-vivre ou plutôt de savoir-être femme. Même vieilles, ses personnages rayonnent d'une bonté d'âme et d'une certaine beauté. On les aime ces femmes que nous offre-là Marie Burigat. C'est pour finir un message fort qui est véhiculé tout au long des pages de ce roman. Mesdames, il n'est jamais trop tard pour être heureuses, jamais !


Mon Avis :


Je suis un homme et j'ai adoré ce roman. Les femmes sont donc en droit de l'apprécier plus que moi pour les raisons que j'ai déjà évoquées. J'ai lu ce livre en une courte après-midi, dans le jardin, allongé dans un transat, sous le soleil enfin de retour. J'y ai aussi reconnu certaines caractéristiques de ma propre grand-mère que j'aime infiniment. Je recommande ce livre aux mamies, à leurs enfants et petits-enfants pour que jamais les liens familiaux forts qui les unissent ne s'estompent !


Mon personnage préféré :

Claudine, pour son cynisme implacable vis-à-vis des autres qui relève d'un humour sarcastique simple mais savoureux. Mais aussi pour son humanité, caché sous sa superficialité.


Ma citation favorite :

« Shéhérazade se prélasse dans un bain aux mille roses et au lait d'amande douce. Le summum du glamour… Ouai sauf que Shéhérazade a un peu vieilli… Elle a r'çu comme on dit… Elle a pris cher… En même temps, la vraie Shéhérazade a bien dû vieillir à un moment aussi ! »

Autres ouvrages ~
La vie en Rosalie, Atria, 2010

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