vendredi 6 septembre 2013

Critique : Les Borgia ~ Alexandre Dumas

Alexandre Dumas retrace les Crimes célèbres de l'Histoire. Avec Les Borgia, il dépeint une Europe pré-renaissante encore bourgeonnante mais surtout souillée par les querelles de successions, les mœurs légères et les affaires réglées par l'épée ou le poison. Bienvenue à la cour pontificale du Pape Alexandre VI !




Fiche Technique :

Titre : Les Borgia
Auteur : Alexandre Dumas
Genre : Roman historique
Public : Public adulte ; féru d'Histoire

Éditeur : Pocket
Date de Parution : mai 2011
Nombre de pages : 288
Format : 108 x 177 mm
Prix : 1,99 €
ISBN : 978-2-266217-08-8




Mon Analyse :

Sièges après sièges…
L'Italie en 1494
Le roman s'ouvre sur une situation de l'Europe occidentale au moment où Roderic Borgia, en achetant les voix d'Ascanio Sforza, devient le Pape Alexandre VI. Ce sont d'abord les grandes puissances européennes comme la France, l'Espagne et le Saint Empire germanique qui sont dépeints, mais aussi les grands territoires d'Italie comme le Duché de Milan, le Royaume de Naples, les Républiques de Venise et de Florence, ainsi que les petits duchés au beau milieu de la Romagne ou de la Toscagne. Si le nouveau pape s'illustre surtout pour sa vénalité, son net penchant pour la luxure et le pouvoir, Alexandre Dumas semble surtout accès l'intrigue de son histoire sur les guerres d'Italie, de la première à la troisième. La famille Borgia n'apparaît dès lors que comme un prétexte, une anecdote pour divertir le lecteur entre deux sièges. Le gros plan est en effet accordé aux membres des Borgia qui jouent un véritable rôle dans ces conflits, c'est-à-dire, le Pape pour la guerre de Charles VIII (1494 – 1497) pour Naples, et son fils, César aux côtés de Louis XII pour les deux suivantes (1499 – 1504) visant à s'emparer de Milan, Naples mais aussi des états pontificaux. Lucrèce Borgia et les femmes en général ne font qu'office de figurantes ! Attention cependant, le point de vue n'est en rien objectif ! Force est de constater que les Français, envahisseurs pourtant, ont toujours le beau rôle…
Alexandre VI

Littérature ou histoire ?
Suivre le siège d'une forteresse est une chose passionnante. Le récit est plutôt haletant. Le lecteur suit dans les premiers temps les déplacements des différents belligérants avec attention. Mais très vite, les batailles sont répétitives. L'auteur ne cherche d'ailleurs même plus à varier son vocabulaire, si bien que très vite, on se retrouve avec la désagréable impression que les personnages font toujours la même chose. Heureusement, Dumas nous explique la mise en place de nouvelles alliances, de trahisons. Mais là aussi, la diplomatie devient très vite répétitive.
César Borgia
Alexandre Dumas ne cherche d'ailleurs pas à créer une histoire. Il rapporte des faits en citant des témoignages comme ceux de Burchard pour censurer les scènes trop licencieuses à la cour du Pape, en s'appuyant sur des citations du Prince de Macchiavel ou encore de traités de paix. Parfois ces interventions de sources extérieures sont intéressantes, parfois même amusantes quand l'auteur s'appuie sur un conte frivole de Boccace par exemple. Les personnages ne parlent jamais directement. Ce ne sont que leurs pompeux discours qui sont rapportés. Les anecdotes sont plaisantes, mais il manque un réel fil conducteur pour faire de ce texte une véritable création romanesque. On pourrait donc avance que ce point de vue historique très prononcé nuit totalement à l'élaboration d'un récit original et captivant !



Mon Avis :

Ma chronique est ennuyante ? Essayer ce livre, vous verrez !
Reconnaissons néanmoins le travail de documentation effectué.
C'est avec un réel entrain que je commençais ma lecture des Borgia. C'est néanmoins presque par péché d'orgueil que je menais ma lecture jusqu'au bout. Mission accomplie dira-t-on. J'ai trouvé ce livre ennuyant, plus proche de la chronique historique plutôt que du roman. Les personnages ne sont révélés que par leurs actions. Ils n'ont aucune psychologie. Ils ne parlent pas. Ils suivent un chemin dicté par l'Histoire seule. Le vrai intérêt, selon moi, c'est que cette œuvre, aura au moins inspiré les scénaristes de la série télévisée de Tom Fontana sur Canal + : Borgia qui redonne enfin de l'humanité à ces pauvres pions, ou encore l'extrait du roman de Juliette Benzoni : Les Borgia.



Ma citation favorite :

« L'archevêque de Consenza connaissait les hommes auxquels il avait affaire : il savait qu'ils ne reculaient devant aucun moyen pour arriver à leur but ; il savait qu'ils avaient une poudre qui avaient le goût et l'odeur du sucre, dont il était impossible de distinguer la mixtion dans les aliments, et qui faisait mourir d'une mort lente ou prompte, selon qu'ils le désiraient, et sans laisser de trace : il connaissait le secret d'une clé empoisonnée qui était toujours sur la cheminée du pape, de sorte que, lorsque sa sainteté voulait se défaire de quelqu'un de ses familiers, il lui ordonnait d'aller ouvrir certaine armoire : or la poignée de cette clé avait une petite pointe, et comme la serrure de l'armoire jouait mal, on serrait la main, alors la serrure cédait, et l'on en était quitte pour une légère écorchure ; cette écorchure était mortelle. Il savait enfin que César portait une bague qui se composait de deux têtes de lion, et dont il tournait le chaton en dedans lorsqu'il voulait serrer la main d'un ami. Alors les dents du lion devenaient des dent de vipère, et l'ami mourrait en maudissant Borgia. Il céda donc, moitié entraîné par la crainte, moitié ébloui par la récompense ; et César rentra au Vatican, muni du précieux papier par lequel l'archevêque de Cosenza reconnaissait qu'il était le seul coupable de le dispense accordée à la religieuse royale. »


~ Quelques titres

Les Trois Mousquetaires, 1844
La Reine Margot, 1845
Le Comte de Monte-Cristo, 1845 – 1846
Le Vicomte de Bragelonne, 1848
Le collier de la Reine, 1849

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