Alexandre Dumas retrace les Crimes célèbres de l'Histoire. Avec Les Borgia, il dépeint une Europe pré-renaissante encore bourgeonnante mais surtout souillée par les querelles de successions, les mœurs légères et les affaires réglées par l'épée ou le poison. Bienvenue à la cour pontificale du Pape Alexandre VI !
Fiche
Technique :
Titre :
Les Borgia
Auteur :
Alexandre Dumas
Genre :
Roman historique
Public :
Public adulte ; féru d'Histoire
Éditeur :
Pocket
Date
de Parution : mai 2011
Nombre
de pages : 288
Format :
108 x 177 mm
Prix :
1,99 €
ISBN :
978-2-266217-08-8
Mon
Analyse :
Sièges
après sièges…
L'Italie en 1494 |
Le
roman s'ouvre sur une situation de l'Europe occidentale au moment où
Roderic Borgia, en achetant les voix d'Ascanio Sforza, devient le
Pape Alexandre VI. Ce sont d'abord les grandes puissances
européennes comme la France, l'Espagne et le Saint Empire germanique
qui sont dépeints, mais aussi les grands territoires d'Italie comme
le Duché de Milan, le Royaume de Naples, les Républiques de Venise
et de Florence, ainsi que les petits duchés au beau milieu de la
Romagne ou de la Toscagne. Si le nouveau pape s'illustre surtout pour
sa vénalité, son net penchant pour la luxure et le pouvoir,
Alexandre Dumas semble surtout accès l'intrigue de son histoire sur
les guerres d'Italie, de la première à la troisième. La
famille Borgia n'apparaît dès lors que comme un prétexte, une
anecdote pour divertir le lecteur entre deux sièges. Le gros plan
est en effet accordé aux membres des Borgia qui jouent un véritable
rôle dans ces conflits, c'est-à-dire, le Pape pour la guerre de
Charles VIII (1494 – 1497) pour Naples, et son fils, César
aux côtés de Louis XII pour les deux suivantes (1499 – 1504)
visant à s'emparer de Milan, Naples mais aussi des états
pontificaux. Lucrèce Borgia et les femmes en général ne font
qu'office de figurantes ! Attention cependant, le point de vue
n'est en rien objectif ! Force est de constater que les
Français, envahisseurs pourtant, ont toujours le beau rôle…
Alexandre VI |
Littérature
ou histoire ?
Suivre
le siège d'une forteresse est une chose passionnante. Le récit est
plutôt haletant. Le lecteur suit dans les premiers temps les
déplacements des différents belligérants avec attention. Mais très
vite, les batailles sont répétitives. L'auteur ne
cherche d'ailleurs même plus à varier son vocabulaire, si bien que
très vite, on se retrouve avec la désagréable impression que les
personnages font toujours la même chose. Heureusement, Dumas nous
explique la mise en place de nouvelles alliances, de
trahisons. Mais là aussi, la diplomatie devient très vite
répétitive.
César Borgia |
Alexandre
Dumas ne cherche d'ailleurs pas à créer une histoire. Il rapporte
des faits en citant des témoignages comme ceux de Burchard pour
censurer les scènes trop licencieuses à la cour du Pape, en
s'appuyant sur des citations du Prince de Macchiavel ou
encore de traités de paix. Parfois ces interventions de sources
extérieures sont intéressantes, parfois même amusantes quand
l'auteur s'appuie sur un conte frivole de Boccace par exemple. Les
personnages ne parlent jamais directement. Ce ne sont que leurs
pompeux discours qui sont rapportés. Les anecdotes
sont plaisantes, mais il manque un réel fil conducteur pour
faire de ce texte une véritable création romanesque. On pourrait
donc avance que ce point de vue historique très prononcé nuit
totalement à l'élaboration d'un récit original et captivant !
Ma
chronique est ennuyante ? Essayer ce livre, vous verrez !
Reconnaissons néanmoins le travail de documentation effectué.
Reconnaissons néanmoins le travail de documentation effectué.
C'est
avec un réel entrain que je commençais ma lecture des Borgia.
C'est néanmoins presque par péché d'orgueil que je menais ma
lecture jusqu'au bout. Mission accomplie dira-t-on. J'ai trouvé ce
livre ennuyant, plus proche de la chronique historique
plutôt que du roman. Les personnages ne sont révélés que par
leurs actions. Ils n'ont aucune psychologie. Ils ne parlent
pas. Ils suivent un chemin dicté par l'Histoire seule. Le vrai
intérêt, selon moi, c'est que cette œuvre, aura au moins inspiré
les scénaristes de la série télévisée de Tom Fontana sur
Canal + : Borgia qui redonne enfin de
l'humanité à ces pauvres pions, ou encore l'extrait du roman de
Juliette Benzoni : Les Borgia.
Ma
citation favorite :
« L'archevêque
de Consenza connaissait les hommes auxquels il avait affaire :
il savait qu'ils ne reculaient devant aucun moyen pour arriver à
leur but ; il savait qu'ils avaient une poudre qui avaient le
goût et l'odeur du sucre, dont il était impossible de distinguer la
mixtion dans les aliments, et qui faisait mourir d'une mort lente ou
prompte, selon qu'ils le désiraient, et sans laisser de trace :
il connaissait le secret d'une clé empoisonnée qui était toujours
sur la cheminée du pape, de sorte que, lorsque sa sainteté voulait
se défaire de quelqu'un de ses familiers, il lui ordonnait d'aller
ouvrir certaine armoire : or la poignée de cette clé avait une
petite pointe, et comme la serrure de l'armoire jouait mal, on
serrait la main, alors la serrure cédait, et l'on en était quitte
pour une légère écorchure ; cette écorchure était mortelle.
Il savait enfin que César portait une bague qui se composait de deux
têtes de lion, et dont il tournait le chaton en dedans lorsqu'il
voulait serrer la main d'un ami. Alors les dents du lion devenaient
des dent de vipère, et l'ami mourrait en maudissant Borgia. Il céda
donc, moitié entraîné par la crainte, moitié ébloui par la
récompense ; et César rentra au Vatican, muni du précieux
papier par lequel l'archevêque de Cosenza reconnaissait qu'il était
le seul coupable de le dispense accordée à la religieuse royale. »
~
Quelques titres
Les
Trois Mousquetaires, 1844
La
Reine Margot, 1845
Le
Comte de Monte-Cristo, 1845 – 1846
Le
Vicomte de Bragelonne, 1848
Le
collier de la Reine, 1849
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